Lionel présente The Ano Nobo Quartet - Mie fogo

A São Domingos, sur l'île de Santiago, au Cap-Vert, The Ano Nobo Quartet réunit 4 guitaristes dont le jeu témoigne de ce creuset créole qu’est le Cap-Vert. Au milieu de l'Atlantique, fusionne le meilleur des quatre continents : des guitares coladeira hypnotiques et obsédantes infléchies par des tintements de Salsa Cubano, de Flamenco espagnol, de Samba Canção brésilienne, de Reggae jamaïcain, de Tango argentin, de Marrabenta mozambicain, et terminées par une pincée de Blues noir américain. Tout est là. Pas de percussions, c’est le rythme des guitares qui enivre les esprits et emporte les danseurs.
La coladeira, apparue dans les années 1930 à São Vicente, est une version accélérée et dansante de la morna, la morna rendue populaire grâce à la chanteuse Cesaria Evora. En rupture avec les thèmes mélodramatiques de la morna, les paroles abordent avec dérision et sarcasme des sujets modernes et d'actualités. La coladeira est utilisée au Cap Vert pour danser la passada (kizomba), une danse de salon qui se danse à deux, originaire d'Angola.
La musique « Voyage , voyage ! ». De même Pascoal, le fondateur du quartet, voyagea. En tant que membre des FARP, le bras armé de la lutte pour l'indépendance du Cabo Verde, soutenue par l'Union soviétique, Pascoal voyagea dans le monde entier, comme militaire, de Cuba à Berlin-Est en passant par la Crimée. Ces voyages permirent de nombreuses rencontres humaines qui lui ouvrirent de nouveaux horizons musicaux.
Aujourd'hui, avec ses amis virtuoses de la guitare et du cavaquinho, Fany, Nono et Afrikanu, Pascoal dirige l'Ano Nobo Quartet, nommé d'après le compositeur le plus légendaire du Cabo Verde, Ano Nobo, qui fut le mentor de Pascoal, et le père des autres membres du groupe. Aujourd'hui encore, le visage d'Ano Nobo orne les fresques murales de l'archipel.
Ecoutons ensemble « Mie fogo » joué par The Ano Nobo Quartet, extrait de l’album The Strings of São Domingos produit par le label new-yorkais Ostinato.